Les frustrés 2

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Les frustrés 2

Les frustrés 2

Claire Bretécher

 

Les Frustrés est une série de bande dessinée humoristique de la Française Claire Bretécher publiée de 1973 à 1981 dans l’hebdomadaire généraliste de centre-gauche Le Nouvel Observateur, dans la lignée des Salades de saison publiées dans Pilote de 1971 à 1973.

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Bretécher, le féminisme et la place des femmes dans la bande dessinée 

(https://www.paam.fr/author/biography/id/759)

Bretécher est considérée comme une auteure de bande dessinée féministe, à la fois pour son œuvre et pour son rôle pionnier. Elle a en effet été l’une des rares femmes à travailler à la fois pour Tintin et Spirou, puis la première à devenir un auteur vedette de Pilote. En cofondant L’Écho des savanes, elle participe à la naissance symbolique de la bande dessinée adulte en France. Et la notoriété que lui apporte Les Frustrés en fait la première auteure francophone, et l’une des premières en Occident, à acquérir un statut de star médiatique. En 1982, avec la publication des Mères, elle aborde le thème de la maternité, sous un angle « singulièrement neuf » par sa représentation atypique des femmes dans la bande dessinée. Son succès a poussé de nombreuses dessinatrices à se lancer dans la bande dessinée et elle a directement influencé de nombreuses auteures et auteurs, comme Maitena Burundarena ou Hélène Bruller. À l’instar de sa collègue de Pilote Annie Goetzinger, Bretécher ne participe cependant pas au trimestriel féminin de bande dessinée Ah ! Nana (1976-1979), où contribuent la plupart des autres grandes auteures françaises d’alors (Chantal Montellier, Florence Cestac ou Nicole Claveloux, etc.) ; elle n’a jamais cherché à s’investir pour défendre la place des femmes dans la bande dessinée et affirme n’avoir jamais été victime de misogynie dans le milieu de la bande dessinée. Lors d’une émission sur TV5 face à Patrick Simonin en novembre 2011, elle déclare : « Non il n’y a pas de dessins féminins ! On tient le crayon avec la main ! Pas avec d’autres organes ! ».

Bretécher entretient en effet un rapport complexe avec le féminisme. Dans son enfance, sa mère, malgré son milieu social, l’encourage à l’autonomie et l’indépendance et Bretécher se considère dans les années 1960 comme « violemment féministe ». Son « dégoût » du militantisme l’empêche cependant de s’investir dans des mouvements précis pour privilégier la défense du féminisme dans son entourage. Ce regard critique sur le féminisme militant ne l’empêche pas de déclarer en 1974 partager « de A à Z » les « points de vue » de Gisèle Halimi ou d’illustrer en 1976 une affiche du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception et, plus généralement, de défendre la cause des femmes tout au long de son œuvre,, en évoquant de très nombreux sujets polémiques : contraception, chirurgie esthétique, maternité et poids de la famille, sexualité, fécondation in vitro, esclavage domestique, machisme, inégalités professionnelles, etc..

Bretécher innove également en termes de représentation des femmes dans la bande dessinée. En créant en 1969 Cellulite dans Pilote, elle est la première à proposer une série dont l’héroïne ne corresponde pas aux canons de la presse enfantine et adolescente de l’époque : « soit des fillettes asexuées, soit des bonnes femmes monstrueuses et ridicules ». Dans Les Frustrés et ses histoires ultérieures, elle continue à montrer les corps et attitudes des femmes — ainsi que des hommes — avec un réalisme « d’une variété sans équivalent » pour les années 1970 et 1980. Cette représentation fidèle permet aux lectrices un grand degré d’identification qui participe au succès de l’œuvre de Bretécher. Pour Florence Cestac, Bretécher « brossait des portraits de femmes comme nous, sans armures ni gros nichons, sans flingues ni épée entre les mains, qui surtout ne voulaient pas sauver le monde », loin des créatures fantasmées issues de l’imagination masculine : les narrations de l’artiste mettent en scène des « femmes moyennes » : ses personnages féminins ne sont pas chargés de « faire tapisserie », les femmes chez Bretécher sont « éprises de liberté ».


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